DES ESTHÉSIES

Des esthésies

Sans fracas ni éclats

en sourdine d’autrui

les froissements et crissements

envahissent mon ouïe

au pavillon brumeux

et arpents nauséeux

enhardis par les bruits

caressant le quidam

pour qui tout semble calme

là où règne l’acousie,

effigie sans conscience

et inaudible lie

du mélange des sons

aiguisant les échos

craquelés du vent.

Au hasard des blizzards

soufflent les voix interlopes

qui vont ou viennent

et s’entrechoquent,

colloque sans tain

au creux de l’oreille

hiatus d’airain

au cœur du flegme

de celui qui voudrait

pour un temps abrogé

recouvrer l’accalmie,

ou l’abstinence amène

venue choyer les sens

instamment assaillis

par le trop en déveine

du tapage qu’on assène

dans l’exergue assourdi.

L’œil s’en éveille

nonchalamment

scrute l’aube perplexe,

et au jaugeant de l’invisible

qui s’y pourfend,

au débotté du manque de rêve

et doux propos des ignorances

toisant le ciel sans horizon,

rit des marottes sempiternelles

grisant le temps

où se dresse en fuite

l’esprit sauvage

des euphories,

moins complaisantes

dès lors que le beau

frappe à la fenêtre

et y appose au laps pérenne

le sceau perlé du tout paraître

intensément.

 

© Julian Paillassa

Auteur/autrice

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