
EUPHONIE
Premiers de cordée mutiques et libres
les doigts fustigent les notes algides
entonnant l’aubade étonnant la grâce
de leurs souffles aigus.
Emmurés latents murmurés au vent
ces sons hérités des moindres cécités
aiment à dépeupler l’écho subjugué
soumis virevoltant
qui par contumace sublime cette audace
dans un geste absent pétri d’incongru
saisissant l’essence au-delà des cadences
et des leurres tenaces hâtivement perclus.
Portées au nu par l’euphorie
en sourde écoute des acousies
au laps radieux des préambules
et vifs émois de leurs émules
les partitions se plient aux lois
de l’instinct fissile
qui y détrône l’instant tangible
rendu caduque par la beauté
des clefs de sol ainsi galbées.
Aux voûtes sculptées de l’écoute gracile
les sautes affables devenues argiles
s’incarnent au jeu de la mélodie
et des fragrances qu’elle irradie
harponnée aux cors des forêts de hautbois
clairsemant l’abord de charmants alois
glissant sur l’appeau des volutes vouées
aux sensibles nuées venues arborer
les prudes symphonies.
Oublieuse de soi ployant sous la foi
l’âme heureuse y prêche l’orée d’une paresse
bercée par les temps échus omniscients
là où la musique se plaît par nature
aux confluences des liesses
sans flétrir l’augure quasi évanoui.
Valse païenne, émue pérenne,
sous cette ingambe philharmonie
l’envie se love au creux subtil
des camaïeux qui frôlent l’intime
et chatouillent l’ouïe.
Au son ténu mais délectable
des fugues larvées
s’avance fébrile l’aube improbable
des chants fertiles
germés de l’esprit qui s’enlaçait,
diapason furtif en exergue de soie
éthéré des fêtes évasées des joies
où résonne la vie.
©JULIAN PAILLASSA